Balade FRAC-SUD
24 novembre 2023
Balade Oreilles Nues, sans prothèses exosomatiques !
Tandis que la sonothèque nous propose un accès numérique aux Sons qui nous envahissent et nous offre la possibilité de faire des balades sonores virtuelles à partir de la carte d’Anthropophony, les Balades Oreilles nues nous immergent dans la réalité du terrain. Ces promenades proposent à nos corps de se connecter à l’environnement à partir de nos perceptions auditives. Dans ces balades, nos corps sont libérés de toute extension exosomatique au sens stieglerien, c’est-à -dire qu’ils évoluent sans prothèses, telles que écouteurs, casques, amplificateurs etc. Nos corps, vivants, endosomatiques, sont tournés avec simplicité vers leurs propres organes. La balade sonore oreille nues permet donc de recentrer l’être sur une « relation primitive entre l’organisme et le milieu » (Duhem, 2014, p. 6). De cette manière, le soin de l’écoute proposé par ce type de balades est lié à une écologie sonore vécue par nos corps primitifs, dénués d’artifices techniques, dans un environnement sonore technophonique qui, quant à lui, est totalement artificiel.
Écouter l'endotique et l'infraordinaire est l'exercice que je propose au public. L'installation Une Loupe pour Toucher au FRAC-SUD a été l'occasion de se balader dans le FRAC et ses alentours, à la recherche d'une écoute subtile, à la fois plongée dans le réel technopohonique et dans l'imaginaire du mythsoundscape que je développe dans ma thèse.
Jeux de disponibilité, échauffement ludique
Au cours du parcours, je propose des jeux dans des leiux insolites, comme "cherchez les buzz dans les toilettes", "faire deux tours circulaires sous l'auvent de la banque LCL et se demander si le second passage est différent du premier, se boucher les oreilles et les déboucher lentement pour jouir de l'effet doppler, s'éloigner jusqu'à ce qu'on n'entende plus le son (Inspiré de Bill Dietz).
Photo @Sébastien Mariat
Escalier du FRAC
Dans l'escalier du Frac, écouter ses propres pas, le frottement de ses vêtements, prendre conscience dans ce petit monde feutré, de sa propre production sonore, de ce qu’autrui peut percevoir. Écouter l’écoute de l’autre.
Photo @Sébastien Mariat
1er étage, terrasse îlot
- Acoustique de cour, un peu isolée de la circulation, oiseaux
- Clims intermittentes
- Soufflerie restau
- ENVIE DE COMMENTER ?
Photo @Sébastien Mariat
1er étage, expo Matha Wilson
Petit exercice de concentration :
- S’asseoir sur les bancs,
- Fermer les yeux 1’, écouter la salle,
- Écouter les autres,
- Essayer de décrire mentalement les sons que vous entendez
Photo @Sébastien Mariat
1er étage, EAS : le grand mystère !
- Entrer par petits groupes de 4 ou 5, dans une sorte de coulisse du FRAC : L’EAS (Espace d’attente sécurisé).
- Pendant ce temps, les autres peuvent visiter cette expo de Martha Wilson, engagée dans le féminisme et je rejoins un peu ses problématiques : voir ce que la société nous engage à refouler.
- Fermer la porte
- Petit son – d’où vient-il ? disparaît et réapparaît.
- Se déplacer, coller les Oreilles. La plupart des baladeuses et baladeurs se réjouissent de coller l'oreille sur l’ascenseur, et pensent avoir découvert l'origine de la nuisance sonore. Elles et ils n'ont pas tort, mais il s'agit d'une infime partie des nuisances que l'on perçoit.
- Ouvrir la porte de l’escalier de secours, comme une magicienne ! c'est la révélation, on comprend que la cage d'escalier en béton équipé d'une rampe en fonte amplifie et transforme des sons devenus fantômatiques.
- ENVIE DE COMMENTER ? les remarques sur place relèvent de l'intelligence collective au service de la perception, dans un moment d'émotion.
- Comment décrire ce qu’on entend dans la cage d’escalier
- Si c’était un fantôme, que serait-il en train de faire ?
- Sortir de l’EAS -> groupe suivant.
2e étage Terrasse urbaine
- Expérimenter le son des machines de la ville, qu’on se prend un peu en pleine figure.
- Point d’ouïe de la ville particulier, perçu en en hauteur
- MOMENT POUR DISCUTER ?
Retour 1er étage Plateau Performatif
- Après la balade plongée dans le réel, plonger dans l'installation cartophonique.
- Manipuler la cartographie, faire une balade sonore virtuelle dans les sons qui nous envahissent. Chacune et chacun à son tour peut cliquer sur l’ordinateur.
Ascenseur (13 personnes) pour aller au Plateau Expérimental visiter l'installation Une Loupe pour Toucher
- Jeu de David Helbich : Fredonnez des sons qui résonnent avec les sons produits par l'ascenseur.
- N’hésitez pas, vous êtes là pour vous amuser, avec des inconnus, c’est marrant !